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Agence QMI / Ronald McGregor |
MONTREAL – Sournoise, la rivière Rouge a englouti sa 18e victime en 20 ans la semaine dernière.
Le corps de Mandar Verma, 27 ans, a été retrouvé à Grenville-sur-la-Rouge, à 100 kilomètres à l’ouest de Montréal le lundi 26 juillet.
La Sûreté de Québec enquête pour déterminer si l’alcool a contribué au décès de l’étudiant en génie à l’Université Concordia. Ce dernier faisait la fête à un site de camping proche de la rivière lorsqu’il est disparu.
L’Agence QMI a obtenu et a analysé dix-sept rapports d’enquête produits par le Bureau du coroner du Québec sur les noyades survenues dans la rivière Rouge depuis 1990.
Devant le nombre élevé de noyades dans la rivière Rouge, plusieurs coroners ont recommandé l’installation de signalisation par les municipalités et les campings.
Pourtant, certains panneaux récents interdisent seulement la baignade sans prévenir les aventuriers des dangers qui font de la rivière Rouge un tueur sournois. Ses sables mouvants, ses forts courants souvent cachés, et son lit instable lui confèrent un caractère insidieux, puisqu’elle semble inoffensive en surface.
Malgré les précautions habituelles comme le port de la veste de flottaison, des nageurs et canotiers chevronnés ont été emportés dans la mort par ses flots.
Plusieurs noyades auraient par contre pu être évitées en faisant simplement preuve de prudence: certaines victimes ne portaient pas de veste de flottaison lors de randonnée en canot, d’autres ont ignoré des avertissements interdisant la baignade, et ce, même lorsqu’elles ne savaient pas bien nager ou ne connaissaient pas bien les risques associés à cette rivière.
La rivière Rouge, qui prend sa source dans la réserve Matawin dans les Laurentides et se jette dans la rivière Outaouais 255 kilomètres plus bas, est facile d’accès par des routes majeures ainsi que par les pistes cyclables.
Pour cette raison, la rivière est un endroit très fréquenté surtout dans le secteur des municipalités de Labelle, de La Conception et de Brébeuf.
La famille d’Andrew Selby, qui s’est noyé en 2008, a demandé à la municipalité de la Rivière-Rouge d’en faire davantage pour prévenir les noyades.
«On a une piscine ici, il y a une clôture de six pieds et les gens réussissent à passer par-dessus. Il y a cet endroit-là, mais il y a d’autres endroits aussi, alors c’est difficile. Est-ce qu’on va devoir clôturer toute la rivière?», demande la mairesse de Rivière-Rouge, Déborah Bélanger.
En saison chaude, les vacanciers seront toujours portés à s’aventurer en eau vive, malgré les risques que cela comporte. Où s’arrête le rôle des gouvernements en prévention?
Dans un rapport, publié à la suite d’une des noyades, la coroner Andrée Kronström recommande l’utilisation de la veste de flottaison et la sensibilisation aux dangers spécifiques de la baignade en eau vive (dénivellation, courant, fosses, sables mouvants) par l’éducation et sur des panneaux de signalisation. Elle affirme que ses recommandations ont eu un suivi positif par les gouvernements et les sociétés de sauvetage. |
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