Sunday, September 10, 2006

The power of hands

Over 50 Tz’utujil hands rise up in the air in San Juan de Laguna’s city hall on a sunny Saturday morning. They are learning to make official decisions by voting. Since Hurricane Stan, life has been hard for this Guatemalan community living in the district of Tzanjay and whose main mode of subsistence is agriculture. The people’s earth has been washed away by rain, making growing coffee, beans and corn difficult.


The people’s earth has been washed away
by rain, making growing coffee,
beans and corn difficult.

Nevertheless, the community has been making efforts to rebuild what it has lost, and with the help of CECI and Fundación Solar, its inhabitants have been learning that united, they can grow much faster. Better yet: if their association becomes a legal entity, they will be able to open a bank account, quicken and structure the decision-making process and allow the community to achieve its goals more efficiently. ‘We are here at this assembly to learn about our rights and obligations [within the association],’ explains Pablo Silvestre, a Tz’utujil elementary-school teacher. As part of their obligations, they will have to elect a board of directors and a judicial board. Their goals are to strengthen and develop agriculture, education, health and arts and crafts.

‘We are a group of people that wants to help all the families in our community,’ explains Antonia Xicay Garcia, a woman dressed in colourful Mayan attire. She is the president of this association. All the women in the room are dressed in traditional, intricately woven skirts and colourful blouses, testament to their rich Mayan culture. Many came with their children, who giggle at the sight of a camera.

When they leave legal training clinic, these Tz’utujils will have a few more tools at their disposition to rebuild their country as part of a sustainable and fair decision-making process. And they will know that their hands can have a lot more power than they’ve ever imagined.

Echecs et Mayas

Un mardi après-midi de mai, après une journée de cours à la ENRO (École Normale Régionale de l’Occident) il pleut à boire debout. C’est normal durant l’hiver au Guatemala : les avant-midi sont habituellement ensoleillés, mais les après-midi sont difficilement supportables sans parapluie. Pour échapper au déluge, et pour s’amuser, une vingtaine de jeunes se sont regroupés au centre récréatif de l’école, une initiative d’un coopérant canadien du programme Uniterra, Luc Bélair.

« Le salon récréatif, c’est un lieu pour se divertir et pour apprendre. Avant, on avait seulement le terrain de basket, mais on finit par se lasser d’un sport. Maintenant, nous avons l’opportunité de découvrir de nouvelles activités, » explique Mario Jacinto Matóm, étudiant de 14 ans. « Ça permet de développer les capacités intellectuelles. Il y en a qui n’ont pas la possibilité de faire ce genre d’activité et sombrent dans la délinquance ou la dépendance envers les drogues. Quand on joue, on ne pense pas à faire des mauvaises choses, » ajoute-t-il après une partie d’échecs. Cette journée-là, une dizaine de jeunes ont été initiés au jeu, mettant leur concentration au défi.

« Les jeunes n’[avaient] pas accès à beaucoup de choses ici. Quand
je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec
eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et donner accès à
de l’équipement sportif et récréatif à travers le salon.»

Les étudiants ont également accès à de l’équipement sportif, dont des bâtons de hockey (sport nouveau pour la plupart d’entre eux), des balles de jonglage, des bâtons du diable, deux tables de ping-pong, plusieurs jeux de société, etc. « Les jeunes n’[avaient] pas accès à beaucoup de choses ici. Quand je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et donner accès à de l’équipement sportif et récréatif à travers le salon, » explique le coopérant. Pour créer le salon, il a demandé à la direction un accès à un grand atelier qui a été divisé en deux, permettant l’implantation d’un lieu physique où les jeunes peuvent venir se détendre et apprendre de nouvelles choses. « C’est peu d’équipement, mais ça profite à tout le monde, » ajoute le conseiller en sport, culture et récréation.

La ENRO est une école de pensionnaires qui accueille environ 500 élèves du secondaire. Les élèves sont tous d’origine indigène, provenant de groupes Mayas tels les Tz’utujils, Quichés, Mams, Kakchikels… Les élèves de 12 à 15 ans bénéficient de cours d’éducation physique, mais les plus vieux, non. Comme les élèves passent la majorité de leur temps sur le campus de la ENRO, le besoin de ressources récréatives se faisait d’autant plus criant.

« J’ai l’impression que [ce projet] a beaucoup ouvert leurs esprits. Dans le domaine social [les résultats] sont difficiles à quantifier. Mon projet, c’est au niveau de la participation- c’est plutôt qualitatif, » explique le coopérant. « Je pense qu’il y a plusieurs jeunes qui se sont ‘dégênés’. Il y a plusieurs filles qui se sont plus intégrées au sport. »

En ce moment, les jeunes ont accès au salon deux à trois fois par semaine sous la supervision de Bélair. Néanmoins, le coopérant a comme objectif de former des jeunes moniteurs qui pourraient superviser l’équipement et les lieux. Ainsi, les étudiants auraient accès au centre à chaque jour. Et les après-midi de pluie seraient moins longs…

Alice au pays des merveilles guatémaltèques

There’s something magical that happens when Alice in Wonderland, Grieg’s Morning Glory and Monet come together in one place, caressed by the edges of Lake Atitlán and embraced by the shape of imposing mountains. When you add the distant sound of corn mills and the clapping noise of tortilla-making, you’ve got a partial portrait of Guatemala- the land of ‘sin maís, no hay país’ (without corn, our country isn’t born).

Imaginez Alice au Pays des Merveilles, Au Matin de Grieg et le peintre Monet tous réunis dans un même lieu, baignés par les rives du magique lac Atitlán, lui-même surplombé par de majestueuses montagnes. Si on ajoute le bruit distant des moulins à maïs et les bruits de claquements des mains de femmes qui font des tortillas, on se retrouve devant un portrait du Guatemala.

In the evening, you don’t need sounds of nature cd’s. Rain is the gentle percussion of the night, far, echoing sounds of crickets die into the immensity of the lake, and some unknown creatures add their ornamentations here and there, like a modern, eerie, magical Moonlight Sonata. Except that the moon and the piano are absent this one night and only a few candles gracefully dance to these rhythms and melodies of Lake Atitlán.

Nul besoin d’apporter son lecteur MP3 ici. Le lieu offre sa propre symphonie naturelle- la pluie de soirée, maître de la section des percussions, est accompagnée des échos lointains des criquets et les cris nocturnes de créatures inconnues se noyant dans les profondeurs du grand Lac Atitlán. La nature offre sa propre Sonate au Clair de Lune. Sauf que ce soir, le spectre est absent et seules quelques chandelles sont les ballerines pirouettant au rythmes et mélodies du lac.

San Juan la Laguna is a secret paradise that allows visitors to experience these marvels of ecotourism. Its inhabitants, the Maya Tz’utujils, are proud of their cultural heritage and will be glad to open the door to their everyday life. Women group together in associations to resuscitate the ancient art of weaving with naturally-dyed cotton fibres or to make organic shampoos and potions from rosemary, chamomile and different herbs from their fragrant garden. You can become a witch for a few hours as you assist them in this process. The local coffee coop La Voz just recently started offering tours of its plantations.

C’est à San Juan la Laguna que ce paradis caché d’écotourisme attend patiemment d’être découvert. Ses habitants, les Mayas Tz’utujils, sont orgueilleux de leur héritage culturel et c’est avec plaisir qu’ils vous mèneront au cœur de leur vie quotidienne. Des femmes se regroupent en associations pour ressusciter l’ancien art de tissage avec du coton teint naturellement ou pour concocter du shampoing et des crèmes biologiques à base de romarin, de camomille ou d’autres herbes de leur jardin odorant. On peut devenir sorcière pendant quelques heures en les accompagnant lors de ce processus. Les amateurs de café peuvent également faire un tour des plantations de la coopérative locale de cet or noir aux yeux des Guatémaltèques.

To spend the night, the visitor has the choice of hostels and two eco-hotels: hotel Maya San Juan in the middle of the town, and for a more secluded, tranquil experience, Hotel Uxlabil, located in its own private jungle of countless flowers, banana trees, hummingbirds and a gorgeous view on the lake. At Uxlabil, one can enjoy organic coffee, shampoo, toilet paper and the nature-lover will adore the composting practice.

Pour s’héberger, le visiteur a le choix entre des auberges de jeunesse et deux hôtels écologiques : Hotel Maya San Juan dans le village, ou pour une expérience plus isolée, tranquille, Hotel Uxlabil, caché dans sa propre jungle d’innombrables fleurs, bananiers et colibris aux rives du lac. À Uxlabil, le visiteur peut profiter de plusieurs produits biologiques : café, papier de toilette, shampoing, bananes du jardin… Les ‘écolos’ seront ravis d’apprendre que le compostage est de mise ici.

Uniterra volunteer Audrey Lamothe is working on a documentary video that will showcase ecotourism in San Juan la Laguna and in 10 other communities in Guatemala. The documentary will be available in August at travel agencies and ecotourism fairs. And little by little, travellers will discover that there’s a lot more to Central and South America than all-inclusive resorts.

Audrey Lamothe, bénévole du programme Uniterra, travaille présentement sur un documentaire qui fera la promotion du tourisme communautaire et solidaire de San Juan la Laguna et de 10 autres communautés du Guatemala. Le documentaire sera disponible en août dans des agences de voyages et lors de foires touristiques. Ainsi, peu à peu, les voyageurs pourront découvrir que les Amériques Centrale et du Sud ont beaucoup plus à offrir que les ‘tout inclus’.

Une mission au Guatemala

Une musique reggaeton remplit les locaux de la Casa Joven Antigua Guatemala où quelques jeunes s’occupent à faire des travaux d’école, d’autres se regroupent autour de la porte et discutent d’un concert punk qui aura lieu bientôt. Au deuxième étage, les coordinateurs et bénévoles de la Maison des Jeunes élaborent des projets de prévention et des outils pédagogiques pour encadrer les jeunes vulnérables à la violence juvénile ou qui ont déjà fait partie de maras (gangs) et tentent de commencer une nouvelle vie.

« APREDE (Association pour la Prévention de la Délinquance Juvénile) est un projet qui a commencé son travail avec les jeunes dans la rue, sans local, sans bureau. Mais on s’est vite rendu compte que la violence de la rue rendait le travail difficile, et le concept de la Casa Joven est né, » explique Juan Carlos Arrevillaga Varguez, directeur technique d’APREDE.

« Ici, quand les jeunes étudient, c’est généralement pendant des demi-journées. Du coup, soit ils travaillent la moitié du temps, soit ils sont dans la rue, ils ne font rien. C’est là qu’ils vivent le risque, » ajoute Élisabeth Desgranges, une bénévole d’Uniterra qui travaille à la Casa Joven. « Alors on organise des activités, des cours d’informatique, des cours de boulangerie, de l’appui aux études et aux devoirs… »

« Ils ont vécu des expériences négatives dès leur enfance. Ils ont fait ce qu’ils ont fait aveuglément parce que les circonstances et la société sont déjà prédisposées à générer la délinquance. La société ne pense pas à prévenir. Au contraire, elle incite les jeunes à la délinquance. »

La Casa Joven offre également de plus en plus d’activité en collaboration avec d’autres organisations en ville : des bourses d’art et de sport permettent à des jeunes de suivre des cours de piano et de karaté, entre autres. « À la base, nous essayons de produire un changement de mentalité. Nos projets tentent de démontrer à la société que ces jeunes ne sont pas des extraterrestres, ce sont des Guatémaltèques, » poursuit Arrevillaga. « Ils ont vécu des expériences négatives dès leur enfance. Ils ont fait ce qu’ils ont fait aveuglément parce que les circonstances et la société sont déjà prédisposées à générer la délinquance. La société ne pense pas à prévenir. Au contraire, elle incite les jeunes à la délinquance. »

Deux ex-mareros réformés, Alex et Sergio (qui ont déjà assumé légalement les conséquences de leurs actes passés) travaillent à la Casa Joven. Premièrement, ce lieu leur a permis de changer de mode de vie. Maintenant, en plus d’offrir leur support à d’autres, ces deux jeunes dans la mi-vingtaine travaillent avec le gouvernement, la police et les travailleurs sociaux pour montrer que le changement est possible. Ils tentent également de déconstruire le préjugé bien ancré dans la mentalité guatémaltèque que si un jeune est tatoué, il est automatiquement délinquant.

La réhabilitation d’un jeune qui a vécu dans un milieu violent est un processus long et acharné, difficilement quantifiable. C’est un défi de taille que doit relever APREDE, d’autant plus que la recherche de fonds nécessite des chiffres pour appuyer une demande. Néanmoins, ce genre d’encadrement est nécessaire pour permettre aux jeunes de tous les environnements de se construire un futur meilleur.

Un pays où l'accès à la drogue est beaucoup plus facile qu'aux études et au travail

La violence et les maras (gangs) sont un problème de taille au Guatemala. Ces deux phénomènes sont étroitement liés à une culture de répression résultant de dictatures et d’une guerre civile de plus de trente ans. Ces dernières ont eu comme conséquence une migration massive aux Etats-Unis, suivies de déportations des réfugiés au Guatemala à la fin du conflit. L’analphabétisme, la violence intrafamiliale et un manque d’opportunités pour les jeunes de s’insérer au marché du travail de leur société y sont également pour quelque chose.

Ce sont les jeunes de 11 à 25 ans qui finissent le plus souvent dans les maras et de ce fait, dépassent rarement cet âge, qui constitue l’espérance de vie moyenne, ou plutôt l’espérance de mort, d’un jeune de gang. La plupart d’entre eux meurent de la violence qu’ils y rencontrent ou en tentant d’en sortir. Pour combattre ce fléau et celui de la violence juvénile, APREDE (Asociacion National por la Prevencion del Delito) est née. « L’objectif d’APREDE est de créer des espaces où ces jeunes peuvent s’épanouir, et ce, dans un pays où l’accès à la drogue et aux armes est beaucoup plus facile qu’aux études et au travail, » explique Emilio Goubaud, le directeur de l’organisme.

« Ce sont des personnes bien intelligentes,
bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu
d’opportunités, elles peuvent progresser
et changer leurs vies.
»

APREDE travaille sur plusieurs fronts : avec les jeunes qui font partie des maras, dans les prisons avec des gens qui ont déjà effreint la loi et avec des ex-prisonniers qui doivent passer par un processus de réinsertion sociale ; ainsi qu’au niveau de la vulnérabilité, c’est-à-dire avec des jeunes qui n’ont pas effreint la loi, mais qui, de par leur environnement, sont à risque de sombrer dans la violence et la drogue. APREDE travaille également à influencer les décisions politiques, les fonctionnaires et les entreprises pour qu’ils donnent la possibilité aux jeunes de s’insérer dans la société et d’être des personnes productives.

En fait, APREDE est un regroupement de plusieurs projets qui visent à ‘fermer le robinet’ pour que de moins en moins de jeunes rentrent dans les gangs, supporter ceux qui en font partie pour en sortir ainsi qu’à aider à la revalorisation des jeunes qui ont des problèmes pour qu’ils puissent recommencer une nouvelle vie. « Tout le monde les marginalise, les exclut, les regarde comme des ordures, » ajoute Goubaud. « Néanmoins, ce sont des personnes bien intelligentes, bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu d’opportunités, elles peuvent progresser et changer leurs vies. »

À travers, entre autres, des maisons de jeunes offrant des ateliers artistiques et sportifs, des sorties, des projets de micro-entreprises, ainsi que de l’appui psychologique à ses bénéficiaire, APREDE utilise une méthodologie qui valorise l’emploi positif du temps libre et enseigne des connaissances qui permettront aux jeunes de s’insérer au marché du travail, permettant une meilleure estime de soi.

Membre de gang un jour, membre de gang toujours? Il semble qu’une déconstruction de ce paradigme soit possible, un pas à la fois. Au moins, une lueur d’espoir existe pour ces jeunes pour qui la réinsertion sociale ne constituait même pas une option auparavant.

La violence et les maras (gangs) sont un problème de taille au Guatemala. Ces deux phénomènes sont étroitement liés à une culture de répression résultant de dictatures et d’une guerre civile de plus de trente ans. Ces dernières ont eu comme conséquence une migration massive aux Etats-Unis, suivies de déportations des réfugiés au Guatemala à la fin du conflit. L’analphabétisme, la violence intrafamiliale et un manque d’opportunités pour les jeunes de s’insérer au marché du travail de leur société y sont également pour quelque chose.

Ce sont les jeunes de 11 à 25 ans qui finissent le plus souvent dans les maras et de ce fait, dépassent rarement cet âge, qui constitue l’espérance de vie moyenne, ou plutôt l’espérance de mort, d’un jeune de gang. La plupart d’entre eux meurent de la violence qu’ils y rencontrent ou en tentant d’en sortir. Pour combattre ce fléau et celui de la violence juvénile, APREDE (Asociacion National por la Prevencion del Delito) est née. « L’objectif d’APREDE est de créer des espaces où ces jeunes peuvent s’épanouir, et ce, dans un pays où l’accès à la drogue et aux armes est beaucoup plus facile qu’aux études et au travail, » explique Emilio Goubaud, le directeur de l’organisme.

APREDE travaille sur plusieurs fronts : avec les jeunes qui font partie des maras, dans les prisons avec des gens qui ont déjà effreint la loi et avec des ex-prisonniers qui doivent passer par un processus de réinsertion sociale ; ainsi qu’au niveau de la vulnérabilité, c’est-à-dire avec des jeunes qui n’ont pas effreint la loi, mais qui, de par leur environnement, sont à risque de sombrer dans la violence et la drogue. APREDE travaille également à influencer les décisions politiques, les fonctionnaires et les entreprises pour qu’ils donnent la possibilité aux jeunes de s’insérer dans la société et d’être des personnes productives.

En fait, APREDE est un regroupement de plusieurs projets qui visent à ‘fermer le robinet’ pour que de moins en moins de jeunes rentrent dans les gangs, supporter ceux qui en font partie pour en sortir ainsi qu’à aider à la revalorisation des jeunes qui ont des problèmes pour qu’ils puissent recommencer une nouvelle vie. « Tout le monde les marginalise, les exclut, les regarde comme des ordures, » ajoute Goubaud. « Néanmoins, ce sont des personnes bien intelligentes, bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu d’opportunités, elles peuvent progresser et changer leurs vies. »

À travers, entre autres, des maisons de jeunes offrant des ateliers artistiques et sportifs, des sorties, des projets de micro-entreprises, ainsi que de l’appui psychologique à ses bénéficiaire, APREDE utilise une méthodologie qui valorise l’emploi positif du temps libre et enseigne des connaissances qui permettront aux jeunes de s’insérer au marché du travail, permettant une meilleure estime de soi.

Membre de gang un jour, membre de gang toujours? Il semble qu’une déconstruction de ce paradigme soit possible, un pas à la fois. Au moins, une lueur d’espoir existe pour ces jeunes pour qui la réinsertion sociale ne constituait même pas une option auparavant.

Jouer

Mai/juin 2006

Luc Bélair fait pivoter un bâton de hockey sur son menton et jongle avec aisance. Des rires d’enfants groupés autour de lui fusent en chœur. C’est comme ça que le coopérant canadien du programme Uniterra établit le contact avec les enfants guatémaltèques avec lesquels il travaille.

« Il est drôle! » s’esclaffe un groupe de fillettes de l’école primaire San Juan de Argueta profitant des initiatives du conseiller en sport, culture et jeunesse. Avant l’arrivée de Luc au Guatemala, les enfants du village n’avaient pas accès à une diversité d’équipement récréatif, seulement à un terrain de basket-ball qu’ils devaient partager avec des commerçants. Maintenant, ils peuvent découvrir, entre autres, le hockey, le badminton, le jonglage et plusieurs jeux de société grâce au coopérant, qui collabore avec le Ministère Culture Sport pour les équiper en matériel récréatif. Le matériel est rangé dans une petite maison peinte en vert aqua qui constitue le centre communautaire APIMA (Asociacion Pluri e Intercultural Mesoamericana.)

« L’idée, c’est de développer des projets
de sport, loisir et culture
où l’accès à l’activité est plus
fraternel, plus sympathique, plus intéressant. »

Dans la cours du centre, les enfants apprennent à jongler avec Luc. Mais les fillettes sont plus timides que les garçons, qui se lancent rapidement sur les nouvelles balles colorées pour apprendre à jongler. Elles auront besoin davantage d’encouragement pour développer de l’initiative, car les inégalités entre garçons et filles, qui sont, entre autres, encouragées aux tâches domestiques avec plus de ferveur que leurs frères, sont ancrées dans les mentalités dès le jeune âge.

Sunday, June 04, 2006

Neverending sights

The taste of discrimination

It was not a big thing, really, but I felt the discrimination. I am frustrated now, although my experience in Guatemala has been very positive so far.
Just because I have a white face (ok, it’s a bit darker now because of the sun), I was charged twice as much as the Tz’utujiles to take the boat from Santiago la Laguna to San Pedro. I saw from the corner of my eye that the other passengers were paying less, and yet I gave the guy fifteen quetzales, let myself be intimidated by his golden tooth.
Doesn’t he understand? If he continue like this, people will become distrustful, they will stop coming. If he doesn’t understand now, he will understand eventually when he sees less money in his wallet.
If I got frustrated by such a detail (after all, it was only about a dollar…) then I can’t even imagine how people who get discriminated against every day feel. Hate can grow so much quicker and more powerfully than kindness. I see it in myself: the people in San Juan la Laguna have been nothing but nice to me, smiling, not minding to be photographed, greeting me and chatting me up. And yet amidst all this kindness, I can’t help but focus on that little black dot that left a smudge on my day.

The sound of corn

San Juan la Laguna wakes up to the sound of corn mills. I love the saying here, ‘sin maís no hay país’, which means, ‘without corn there is no country’. Even if you’re in the mountains, you still hear the corn mills from the peak.
Women and girls line up in the morning with their bowls of the yellow grain to get it processed into a paste that resembles butter. Then, it’s tortilla-time. All the food here is served with tortillas.
I ate in a comedor today- the cook still hadn’t arrived at my eco-hotel by 8:30 and my stomach was growling. For eight quetzals (about $1.50), I got beans, eggs, rice, a bunch of tortillas and a coffee with too much sugar. What’s great is that eight hours later, I’m feeling fine. I think my digestive system is finally going local.

Took-took, pickups and colourful buses

Guatemala boasts a colourful palette of means of transportation. The most common is the chicken bus (so baptized by tourists because… well, the description that follows should depict it fairly enough.) The chicken bus is an old diesel-fuelled Canadian or American school bus painted in bright colours and decorated with flashing lights. The driver has a helper than hangs on to the side of the bus, shouting the destination as the bus honks a few times. The point is to squeeze in as many people as possible, so sometimes a human has to transform into a monkey and literally climb over the other passengers’ heads in order to get out. Animals have been known to travel in these buses, including chickens in bottomless cages sitting above the passengers. When nature calls… If you haven’t been on a chicken bus, you haven’t been in Guatemala.

In the more mountainous regions, one can opt for a colectivo, which is a pick-up truck that goes from town to town. It usually costs Q1.50, a few cents. It can actually be quite fun to ride on the pick-up. If you’re lucky, they’ll cover you with plastic when it rains. If not, at least you’ll have your ride and a shower too.

Took-tooks are three-wheeled taxis. Apparently, five years ago, they didn’t exist in Guatemala. The concept was imported recently from Asia. My first took-took experience was a bit ‘sketchy’. I was in Antigua, it was already dark and rainy. I had to take a took-took to the house I was staying at, but the driver had a hard time finding the street, which was actually a dirt road. Of course, my heart started beating a bit faster as we went back and forth without finding the place. But eventually we found it. Another proof that more than 90% of the things we worry about don’t happen…

Saving the earth

San Juan la Laguna was severely affected by hurricane Stan. This community’s main mode of subsistence is agriculture, so when heavy rain washed away its lands, its people were rather disempowered. Nevertheless, with the help of Fundación Solar, tremendous progress has been made here since the hurricane. An earth-saving program was implemented with incentives for farmers to clean up the boulders choking their lands, reforestation projects are under way with the help of tree gardens that breed the plants that will fill the lands when they are cleaned up, and vegetable gardens were created so people don’t have to depend on exterior help to eat.
The city is pretty clean, because the Fundación equipped it with trash cans that didn’t exist before, and because people are getting sensitized to the importance of hygiene. Traditional arts, crafts and medicine are being valued through touristic circuits which allow the visitors to tour the local artists’ associations and workshops. There are also two eco-hotels offering rooms within a very natural ambience, offering organic coffee, foods, shampoo and toilet paper… One of them has an advanced recycling program which included composting.
I see a lot of potential within this little town bordered by the magical Atitlán lake…

Faces of San Juan

I think my few days of photography lessons have paid off, and I’m much happier with the pictures that I’ve been taking since then.

Wednesday, May 31, 2006

Photo gallery

If words don't inspire you, maybe pictures will.
Antigua: Play for Peace
Guatemala City: Paint
Volcano Pacaya: close to lava
San Juan de Argueta: kids
Sololá: market
Livingston: Garífunas
Antigua: baking bread
Panajachel: kids and hockey

A title is born

What’s in a name?
I struggled with the title of my blog like with the most existential question of all times- ‘why?’. Kinia’s words-pictures did not sound nice to me, too rough, not evocative enough. But what I wanted is for my words to be worth a thousand pictures, I wanted to paint ideas, impressions… Ryszard Kapuscinski is such a difficult role model to learn from. Every time I read his ‘reportages’, the descriptions of Africa or Latin America are like a glass of water with a droplet of ink, the ink being a splash of poetry. By reading, you savor the mixture and suddenly look up at the world again, seeing, understanding it through a new tint. Yes, I admit it, he is my imaginary teacher and my idol. I bought a copy of his ‘Football War’ for Ana, my supervisor, because I was ecstatic to find a book by my favorite Polish writer in the middle of Guatemala City. And because she is so kind. Waking up too early this morning, around six to be precise, the title of my blog evolved in my head into ‘Pictured wor[l]ds of an Eternal Spring’. Still a bit too pompous, but already closer to what I’m aiming for. Land of eternal spring is Guatemala’s nickname.
Zona Viva
I’m back in Guatemala City with ants in my feet (ant bites as well). It’s killing me to sit in an office for a WHOLE day. But I have to compile all my information before I move on. I’m almost done about five Uniterra articles. Yesterday, I spent waaaaay too much time pitching stories to papers. I realized that I’m halfway through my mandate and a cascade of emotions rushes through my body- anxiety, sadness, stress… So many things to see and time is running through my fingers like sand. I live in Zona 10, or Zona Viva, the ‘nice’ zone of Guatemala City. By ‘nice’ I mean chock-full of nightclubs, pretty restaurants and clean streets. Guatemala is divided into more than 2o zones, the urban planning done by the same man who mapped Paris. It’s designed like a snail, with zone 1 in the center of the creature and the others follow spiraling out until we reach the edges. There are zones you shouldn’t be caught in walking alone at night. During the day you wouldn’t strut your Rolex there either. Red zones, like 1 and 3.
Sophos
Sunday, when I returned here from Livingston, I fell upon a jewel of a literary café, Sophos. Mountains of books from around the world, including by my beloved Kapuscinski. It is also a café/resto, tables sprinkled here and there within the bookstore, juxtaposed to a fair-sized interior garden filled hanging candelabras, jungle plants and flowers illuminated from within by projector lights (just like I had in my former apartment, just like I love…); the hustle and bustle of Avenida de la Reforma slightly tamed by the vegetation. I immediately bought two Guatemalan books: Ruido de Fondo by Javier Payeras and Guatemala: las Líneas de su Mano by Luis Cardoza y Aragón . I didn’t buy Nobel-prize winner Asturias, I can find him in Canada. I’m almost done with Ruido de Fondo ( which I would translate as Background Noise, or Bruit de Fond)- a vulgar, poetic, dramatic depiction of Guatemala City through Payeras’s rebellious glare on society: sensitive hearts refrain from reading the following excerpt:
(even without knowledge of Spanish one can fish out some meaning)
‘Un rápido tour por el Centro Histórico: travestis, cocaína, niños en la calle, ladrones, violadores, hijos de violadores, putas, hijos de puta y policías- a veces todos ellos en la misma persona—; cumbias en restaurantes chinos, pastores evangélicos gritando y gritando, ventas de tacos y carnitas: la hermandad de pepenachencas, registrabolos y buscavelorios que se hacen visible pasadas las nueve de la noche. Guatemala city (según los catálogos del INGUAT) Aleluya. El país progresa, se ve, ¡comercio, pujante comercio! Soy el patriota alcohólico que quiere contarles su corta vida’ (13)
The first time I ate at Sophos, I succumbed to my chocoholism and drank a cup of melted chocolate with cardamom. I returned the next day for more- this time they served me the Mayan version with (spicy) spices. That night, Sophos hosted an intellectual evening about social imaginary. In the garden illuminated by dancing candles, a selection of Guatemala’s young academicians held a panel discussion about Guatemala’s post-war culture, issues of gender, racism, alienation of woman/wife, deconstruction of the man/God/father paradigm… Heavy but interesting. I even felt comfortable enough with my Spanish to intervene. And of course, quite a few references were made in regards to Javier Payeras, which allowed me to nod approvingly because by some strange coincidence I had bought his book a day earlier. And so I could agree with the role of the artist in breaking the vicious circle of violence within social imaginary.
Sophos: café para sibaritas
Sibarita adj.n.com 1 [persona] Que es aficionado y a los placeres [...] refinados. [...] de Sibaris, ciudad al sur de Italia célebre por su riqueza y lujo de sus habitantes.
Will I be back for another cup of chocolate? Absolutely.
Journalism in Guatemala
(according to photojournalist Emerson D.)
A (photo)journalist should be the voice of those who do not have voice, try to show people’s reality so they can understand it. A good journalist is one who wants to help by showing things that can provoke change. There is a Marxist vision here, we believe in socialism. A journalist has a tendency to be revolutionary, hoping for an equal society. A journalist should be sensitive and should see the indignity of injustice. A journalist is a controller of the truth. Liberty of expression? You can say what you want here, but the press has a set agenda, it’s controlled. The press has lost its credibility because the political structure doesn’t allow for journalism to provoke change. The social role is limited- the information is centralized, most of the themes relate to Guatemala City. You can say what you want here, but most people don’t care. The population doesn’t believe you and thinks the media favor corporations. A good journalist is prepared. A journalist which doesn't know anything about literature, that has no general culture, that doesn't understand the problems of his country and of the world in general... is not a good journalist. The truth is not enough. There’s three main newspapers here: Prensa Libre is the most conservative, has the most credibility, readership 740 000. El Periodico has more diversity in terms of themes it explores, it's more classic and focused on economics, readership?. Siglo XXI tries to blend both strategies, is not as successful, has a readership of 15 000 (vs. Nuestro Diario which boasts a readership of 300 000 daily and is not considered the most serious newspaper around).

Monday, May 29, 2006

Livingston, jewel of the Atlantic

Guatemala is an ethnic mosaic. In the north the earth exhales humid, salty air which makes your legs feel like lobster getting boiled for supper. The Garinagus don't seem to mind- they are used to the heat in Livingston, a small town bordered by the Atlantic.
I spent about 5 days following a photographer from Prensa Libre, Guatemala's most respected newspaper, on an assignment to capture the daily life of Gariganu people (or Garifuna- a mistake often made by touristic guides. Garifuna is the language, Gariganu the people.)
They are descendants of African slaves who wanted to escape their fate of encaged servants.
I wanted to know how the press works here. My maestro, Emerson, explained that Guatemala's school of journalism is influenced by marxism, with a socialist orientation.
As a photojournalist, he feels he should be 'the voice of those who don't have voice'. A journalist that doesn't develop general culture, that doesn't know the problems of his country and of the world in general isn't a good journalist. The truth isn't enough, he explained.
During those days, I learned the patience required to penetrate a cultural community. After two unsuccesful days (Garinagu are so secretive) we met Wamada who was washing himself in the ocean with Maracacao leaves. He agreed to be our guide and led us into the heart of the community: the soul of the people... (click for pictures)

Saturday, May 20, 2006

Naive girl thinks she can escape indigestion

It was going to well for a week. I was eating food cooked by Andres's (a volunteer) mother and I was just fine. A week passed by, I thought, yay- I escaped stomach rebellion.
No, yesterday proved me wrong and today I am exhausted.

I was supposed to climb the volcano Pacaya today with two Swedes I met, but it was wiser to rest. Tomorrow perhaps?

Antigua has a touristic glow, it is something of a painting that people are buying. Gringolandia, the locals call (gringo= stranger). Maya women in their beautiful attires ask you to buy their knit works. Gracias senora, mas tarde.

I spent the last two days here in the Casa Joven with ex-bandilleros and people working to give kids alternatives to the streets. They can learn to bake bread and cookies, to use Word, learn karate...

I'm starting to see the genger issues quite clearly. Girls have so much less agency. I assisted a ceremony inaugurating a leadership program for students. All the new leaders celebrated were boys. But when interviewed they said they want the same for girls... Hay que involucrar la mujer tambien. What bothers me is that's it's institutionalized, the fact that girls are not encouraged to speak up as much.

Three girls and a boy were learning to bake bread. So quiet, they are taught not to speak. My questions were answered with giggles and short, quiet answers.

Wednesday, May 17, 2006

First impressions

George Lovell described Guatemala as a beauty that hurts. I'm trying to focus on the beauty now. Without denying the underlying hurt but with the hope of shedding a bit of light on the sunny aspects of the country.
The beauty of children, which are everywhere. Their smiles are genuine, shy, welcoming. There are so many kids here. On their mom's back, munching on a frozen banana covered in chocolate, or carrying a fruit platter on their head.
The beauty of Mayan culture, whose people account for more than 50% of Guatemala's population. Most Maya women wear traditional skirts and blouses woven in intricate patterns depending on the Maya group they belong to. Their culture is very resilient, a safekeeper of traditions and languages: 21 indigenous languages are still spoken in Guatemala today.

The beauty of its nature. With its many volcanoes, pristine lakes and luscious vegetation, Guatemala is a seductress. The last few days I've been living with Andres and Sara in the country, some 30 kilometers from Guatemala City, the capital. The hummingbirds and blue/green chameleons greet you every day (if the four labradors living there don't scare them away). The house bathes in flowers, thick, green foliage, and fruit trees. In the evening, fireflies offer a free, twinkling show.

I've begun my journalistic work, taking a closer look at a program called Play for Peace and at San Carlos University's volunteer network. Youth are great interview subjects, their answers so candid, simple.

I asked 11-year-old Alejandra why she had her paintbrush out during a great repainting campaign of Guatemala City's historical center.

"Our country isn't trash. We must respect it."

36 years of civil war ended in 1996 have caused destruction and pain. The sequels are still present. Yet there seems to be a genuine desire, from kids and youth at least, to rebuild a country whose beauty would live up to those of its hundreds of flowers.
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