Sunday, September 10, 2006

The power of hands

Over 50 Tz’utujil hands rise up in the air in San Juan de Laguna’s city hall on a sunny Saturday morning. They are learning to make official decisions by voting. Since Hurricane Stan, life has been hard for this Guatemalan community living in the district of Tzanjay and whose main mode of subsistence is agriculture. The people’s earth has been washed away by rain, making growing coffee, beans and corn difficult.


The people’s earth has been washed away
by rain, making growing coffee,
beans and corn difficult.

Nevertheless, the community has been making efforts to rebuild what it has lost, and with the help of CECI and Fundación Solar, its inhabitants have been learning that united, they can grow much faster. Better yet: if their association becomes a legal entity, they will be able to open a bank account, quicken and structure the decision-making process and allow the community to achieve its goals more efficiently. ‘We are here at this assembly to learn about our rights and obligations [within the association],’ explains Pablo Silvestre, a Tz’utujil elementary-school teacher. As part of their obligations, they will have to elect a board of directors and a judicial board. Their goals are to strengthen and develop agriculture, education, health and arts and crafts.

‘We are a group of people that wants to help all the families in our community,’ explains Antonia Xicay Garcia, a woman dressed in colourful Mayan attire. She is the president of this association. All the women in the room are dressed in traditional, intricately woven skirts and colourful blouses, testament to their rich Mayan culture. Many came with their children, who giggle at the sight of a camera.

When they leave legal training clinic, these Tz’utujils will have a few more tools at their disposition to rebuild their country as part of a sustainable and fair decision-making process. And they will know that their hands can have a lot more power than they’ve ever imagined.

Echecs et Mayas

Un mardi après-midi de mai, après une journée de cours à la ENRO (École Normale Régionale de l’Occident) il pleut à boire debout. C’est normal durant l’hiver au Guatemala : les avant-midi sont habituellement ensoleillés, mais les après-midi sont difficilement supportables sans parapluie. Pour échapper au déluge, et pour s’amuser, une vingtaine de jeunes se sont regroupés au centre récréatif de l’école, une initiative d’un coopérant canadien du programme Uniterra, Luc Bélair.

« Le salon récréatif, c’est un lieu pour se divertir et pour apprendre. Avant, on avait seulement le terrain de basket, mais on finit par se lasser d’un sport. Maintenant, nous avons l’opportunité de découvrir de nouvelles activités, » explique Mario Jacinto Matóm, étudiant de 14 ans. « Ça permet de développer les capacités intellectuelles. Il y en a qui n’ont pas la possibilité de faire ce genre d’activité et sombrent dans la délinquance ou la dépendance envers les drogues. Quand on joue, on ne pense pas à faire des mauvaises choses, » ajoute-t-il après une partie d’échecs. Cette journée-là, une dizaine de jeunes ont été initiés au jeu, mettant leur concentration au défi.

« Les jeunes n’[avaient] pas accès à beaucoup de choses ici. Quand
je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec
eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et donner accès à
de l’équipement sportif et récréatif à travers le salon.»

Les étudiants ont également accès à de l’équipement sportif, dont des bâtons de hockey (sport nouveau pour la plupart d’entre eux), des balles de jonglage, des bâtons du diable, deux tables de ping-pong, plusieurs jeux de société, etc. « Les jeunes n’[avaient] pas accès à beaucoup de choses ici. Quand je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et donner accès à de l’équipement sportif et récréatif à travers le salon, » explique le coopérant. Pour créer le salon, il a demandé à la direction un accès à un grand atelier qui a été divisé en deux, permettant l’implantation d’un lieu physique où les jeunes peuvent venir se détendre et apprendre de nouvelles choses. « C’est peu d’équipement, mais ça profite à tout le monde, » ajoute le conseiller en sport, culture et récréation.

La ENRO est une école de pensionnaires qui accueille environ 500 élèves du secondaire. Les élèves sont tous d’origine indigène, provenant de groupes Mayas tels les Tz’utujils, Quichés, Mams, Kakchikels… Les élèves de 12 à 15 ans bénéficient de cours d’éducation physique, mais les plus vieux, non. Comme les élèves passent la majorité de leur temps sur le campus de la ENRO, le besoin de ressources récréatives se faisait d’autant plus criant.

« J’ai l’impression que [ce projet] a beaucoup ouvert leurs esprits. Dans le domaine social [les résultats] sont difficiles à quantifier. Mon projet, c’est au niveau de la participation- c’est plutôt qualitatif, » explique le coopérant. « Je pense qu’il y a plusieurs jeunes qui se sont ‘dégênés’. Il y a plusieurs filles qui se sont plus intégrées au sport. »

En ce moment, les jeunes ont accès au salon deux à trois fois par semaine sous la supervision de Bélair. Néanmoins, le coopérant a comme objectif de former des jeunes moniteurs qui pourraient superviser l’équipement et les lieux. Ainsi, les étudiants auraient accès au centre à chaque jour. Et les après-midi de pluie seraient moins longs…

Alice au pays des merveilles guatémaltèques

There’s something magical that happens when Alice in Wonderland, Grieg’s Morning Glory and Monet come together in one place, caressed by the edges of Lake Atitlán and embraced by the shape of imposing mountains. When you add the distant sound of corn mills and the clapping noise of tortilla-making, you’ve got a partial portrait of Guatemala- the land of ‘sin maís, no hay país’ (without corn, our country isn’t born).

Imaginez Alice au Pays des Merveilles, Au Matin de Grieg et le peintre Monet tous réunis dans un même lieu, baignés par les rives du magique lac Atitlán, lui-même surplombé par de majestueuses montagnes. Si on ajoute le bruit distant des moulins à maïs et les bruits de claquements des mains de femmes qui font des tortillas, on se retrouve devant un portrait du Guatemala.

In the evening, you don’t need sounds of nature cd’s. Rain is the gentle percussion of the night, far, echoing sounds of crickets die into the immensity of the lake, and some unknown creatures add their ornamentations here and there, like a modern, eerie, magical Moonlight Sonata. Except that the moon and the piano are absent this one night and only a few candles gracefully dance to these rhythms and melodies of Lake Atitlán.

Nul besoin d’apporter son lecteur MP3 ici. Le lieu offre sa propre symphonie naturelle- la pluie de soirée, maître de la section des percussions, est accompagnée des échos lointains des criquets et les cris nocturnes de créatures inconnues se noyant dans les profondeurs du grand Lac Atitlán. La nature offre sa propre Sonate au Clair de Lune. Sauf que ce soir, le spectre est absent et seules quelques chandelles sont les ballerines pirouettant au rythmes et mélodies du lac.

San Juan la Laguna is a secret paradise that allows visitors to experience these marvels of ecotourism. Its inhabitants, the Maya Tz’utujils, are proud of their cultural heritage and will be glad to open the door to their everyday life. Women group together in associations to resuscitate the ancient art of weaving with naturally-dyed cotton fibres or to make organic shampoos and potions from rosemary, chamomile and different herbs from their fragrant garden. You can become a witch for a few hours as you assist them in this process. The local coffee coop La Voz just recently started offering tours of its plantations.

C’est à San Juan la Laguna que ce paradis caché d’écotourisme attend patiemment d’être découvert. Ses habitants, les Mayas Tz’utujils, sont orgueilleux de leur héritage culturel et c’est avec plaisir qu’ils vous mèneront au cœur de leur vie quotidienne. Des femmes se regroupent en associations pour ressusciter l’ancien art de tissage avec du coton teint naturellement ou pour concocter du shampoing et des crèmes biologiques à base de romarin, de camomille ou d’autres herbes de leur jardin odorant. On peut devenir sorcière pendant quelques heures en les accompagnant lors de ce processus. Les amateurs de café peuvent également faire un tour des plantations de la coopérative locale de cet or noir aux yeux des Guatémaltèques.

To spend the night, the visitor has the choice of hostels and two eco-hotels: hotel Maya San Juan in the middle of the town, and for a more secluded, tranquil experience, Hotel Uxlabil, located in its own private jungle of countless flowers, banana trees, hummingbirds and a gorgeous view on the lake. At Uxlabil, one can enjoy organic coffee, shampoo, toilet paper and the nature-lover will adore the composting practice.

Pour s’héberger, le visiteur a le choix entre des auberges de jeunesse et deux hôtels écologiques : Hotel Maya San Juan dans le village, ou pour une expérience plus isolée, tranquille, Hotel Uxlabil, caché dans sa propre jungle d’innombrables fleurs, bananiers et colibris aux rives du lac. À Uxlabil, le visiteur peut profiter de plusieurs produits biologiques : café, papier de toilette, shampoing, bananes du jardin… Les ‘écolos’ seront ravis d’apprendre que le compostage est de mise ici.

Uniterra volunteer Audrey Lamothe is working on a documentary video that will showcase ecotourism in San Juan la Laguna and in 10 other communities in Guatemala. The documentary will be available in August at travel agencies and ecotourism fairs. And little by little, travellers will discover that there’s a lot more to Central and South America than all-inclusive resorts.

Audrey Lamothe, bénévole du programme Uniterra, travaille présentement sur un documentaire qui fera la promotion du tourisme communautaire et solidaire de San Juan la Laguna et de 10 autres communautés du Guatemala. Le documentaire sera disponible en août dans des agences de voyages et lors de foires touristiques. Ainsi, peu à peu, les voyageurs pourront découvrir que les Amériques Centrale et du Sud ont beaucoup plus à offrir que les ‘tout inclus’.

Une mission au Guatemala

Une musique reggaeton remplit les locaux de la Casa Joven Antigua Guatemala où quelques jeunes s’occupent à faire des travaux d’école, d’autres se regroupent autour de la porte et discutent d’un concert punk qui aura lieu bientôt. Au deuxième étage, les coordinateurs et bénévoles de la Maison des Jeunes élaborent des projets de prévention et des outils pédagogiques pour encadrer les jeunes vulnérables à la violence juvénile ou qui ont déjà fait partie de maras (gangs) et tentent de commencer une nouvelle vie.

« APREDE (Association pour la Prévention de la Délinquance Juvénile) est un projet qui a commencé son travail avec les jeunes dans la rue, sans local, sans bureau. Mais on s’est vite rendu compte que la violence de la rue rendait le travail difficile, et le concept de la Casa Joven est né, » explique Juan Carlos Arrevillaga Varguez, directeur technique d’APREDE.

« Ici, quand les jeunes étudient, c’est généralement pendant des demi-journées. Du coup, soit ils travaillent la moitié du temps, soit ils sont dans la rue, ils ne font rien. C’est là qu’ils vivent le risque, » ajoute Élisabeth Desgranges, une bénévole d’Uniterra qui travaille à la Casa Joven. « Alors on organise des activités, des cours d’informatique, des cours de boulangerie, de l’appui aux études et aux devoirs… »

« Ils ont vécu des expériences négatives dès leur enfance. Ils ont fait ce qu’ils ont fait aveuglément parce que les circonstances et la société sont déjà prédisposées à générer la délinquance. La société ne pense pas à prévenir. Au contraire, elle incite les jeunes à la délinquance. »

La Casa Joven offre également de plus en plus d’activité en collaboration avec d’autres organisations en ville : des bourses d’art et de sport permettent à des jeunes de suivre des cours de piano et de karaté, entre autres. « À la base, nous essayons de produire un changement de mentalité. Nos projets tentent de démontrer à la société que ces jeunes ne sont pas des extraterrestres, ce sont des Guatémaltèques, » poursuit Arrevillaga. « Ils ont vécu des expériences négatives dès leur enfance. Ils ont fait ce qu’ils ont fait aveuglément parce que les circonstances et la société sont déjà prédisposées à générer la délinquance. La société ne pense pas à prévenir. Au contraire, elle incite les jeunes à la délinquance. »

Deux ex-mareros réformés, Alex et Sergio (qui ont déjà assumé légalement les conséquences de leurs actes passés) travaillent à la Casa Joven. Premièrement, ce lieu leur a permis de changer de mode de vie. Maintenant, en plus d’offrir leur support à d’autres, ces deux jeunes dans la mi-vingtaine travaillent avec le gouvernement, la police et les travailleurs sociaux pour montrer que le changement est possible. Ils tentent également de déconstruire le préjugé bien ancré dans la mentalité guatémaltèque que si un jeune est tatoué, il est automatiquement délinquant.

La réhabilitation d’un jeune qui a vécu dans un milieu violent est un processus long et acharné, difficilement quantifiable. C’est un défi de taille que doit relever APREDE, d’autant plus que la recherche de fonds nécessite des chiffres pour appuyer une demande. Néanmoins, ce genre d’encadrement est nécessaire pour permettre aux jeunes de tous les environnements de se construire un futur meilleur.

Un pays où l'accès à la drogue est beaucoup plus facile qu'aux études et au travail

La violence et les maras (gangs) sont un problème de taille au Guatemala. Ces deux phénomènes sont étroitement liés à une culture de répression résultant de dictatures et d’une guerre civile de plus de trente ans. Ces dernières ont eu comme conséquence une migration massive aux Etats-Unis, suivies de déportations des réfugiés au Guatemala à la fin du conflit. L’analphabétisme, la violence intrafamiliale et un manque d’opportunités pour les jeunes de s’insérer au marché du travail de leur société y sont également pour quelque chose.

Ce sont les jeunes de 11 à 25 ans qui finissent le plus souvent dans les maras et de ce fait, dépassent rarement cet âge, qui constitue l’espérance de vie moyenne, ou plutôt l’espérance de mort, d’un jeune de gang. La plupart d’entre eux meurent de la violence qu’ils y rencontrent ou en tentant d’en sortir. Pour combattre ce fléau et celui de la violence juvénile, APREDE (Asociacion National por la Prevencion del Delito) est née. « L’objectif d’APREDE est de créer des espaces où ces jeunes peuvent s’épanouir, et ce, dans un pays où l’accès à la drogue et aux armes est beaucoup plus facile qu’aux études et au travail, » explique Emilio Goubaud, le directeur de l’organisme.

« Ce sont des personnes bien intelligentes,
bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu
d’opportunités, elles peuvent progresser
et changer leurs vies.
»

APREDE travaille sur plusieurs fronts : avec les jeunes qui font partie des maras, dans les prisons avec des gens qui ont déjà effreint la loi et avec des ex-prisonniers qui doivent passer par un processus de réinsertion sociale ; ainsi qu’au niveau de la vulnérabilité, c’est-à-dire avec des jeunes qui n’ont pas effreint la loi, mais qui, de par leur environnement, sont à risque de sombrer dans la violence et la drogue. APREDE travaille également à influencer les décisions politiques, les fonctionnaires et les entreprises pour qu’ils donnent la possibilité aux jeunes de s’insérer dans la société et d’être des personnes productives.

En fait, APREDE est un regroupement de plusieurs projets qui visent à ‘fermer le robinet’ pour que de moins en moins de jeunes rentrent dans les gangs, supporter ceux qui en font partie pour en sortir ainsi qu’à aider à la revalorisation des jeunes qui ont des problèmes pour qu’ils puissent recommencer une nouvelle vie. « Tout le monde les marginalise, les exclut, les regarde comme des ordures, » ajoute Goubaud. « Néanmoins, ce sont des personnes bien intelligentes, bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu d’opportunités, elles peuvent progresser et changer leurs vies. »

À travers, entre autres, des maisons de jeunes offrant des ateliers artistiques et sportifs, des sorties, des projets de micro-entreprises, ainsi que de l’appui psychologique à ses bénéficiaire, APREDE utilise une méthodologie qui valorise l’emploi positif du temps libre et enseigne des connaissances qui permettront aux jeunes de s’insérer au marché du travail, permettant une meilleure estime de soi.

Membre de gang un jour, membre de gang toujours? Il semble qu’une déconstruction de ce paradigme soit possible, un pas à la fois. Au moins, une lueur d’espoir existe pour ces jeunes pour qui la réinsertion sociale ne constituait même pas une option auparavant.

La violence et les maras (gangs) sont un problème de taille au Guatemala. Ces deux phénomènes sont étroitement liés à une culture de répression résultant de dictatures et d’une guerre civile de plus de trente ans. Ces dernières ont eu comme conséquence une migration massive aux Etats-Unis, suivies de déportations des réfugiés au Guatemala à la fin du conflit. L’analphabétisme, la violence intrafamiliale et un manque d’opportunités pour les jeunes de s’insérer au marché du travail de leur société y sont également pour quelque chose.

Ce sont les jeunes de 11 à 25 ans qui finissent le plus souvent dans les maras et de ce fait, dépassent rarement cet âge, qui constitue l’espérance de vie moyenne, ou plutôt l’espérance de mort, d’un jeune de gang. La plupart d’entre eux meurent de la violence qu’ils y rencontrent ou en tentant d’en sortir. Pour combattre ce fléau et celui de la violence juvénile, APREDE (Asociacion National por la Prevencion del Delito) est née. « L’objectif d’APREDE est de créer des espaces où ces jeunes peuvent s’épanouir, et ce, dans un pays où l’accès à la drogue et aux armes est beaucoup plus facile qu’aux études et au travail, » explique Emilio Goubaud, le directeur de l’organisme.

APREDE travaille sur plusieurs fronts : avec les jeunes qui font partie des maras, dans les prisons avec des gens qui ont déjà effreint la loi et avec des ex-prisonniers qui doivent passer par un processus de réinsertion sociale ; ainsi qu’au niveau de la vulnérabilité, c’est-à-dire avec des jeunes qui n’ont pas effreint la loi, mais qui, de par leur environnement, sont à risque de sombrer dans la violence et la drogue. APREDE travaille également à influencer les décisions politiques, les fonctionnaires et les entreprises pour qu’ils donnent la possibilité aux jeunes de s’insérer dans la société et d’être des personnes productives.

En fait, APREDE est un regroupement de plusieurs projets qui visent à ‘fermer le robinet’ pour que de moins en moins de jeunes rentrent dans les gangs, supporter ceux qui en font partie pour en sortir ainsi qu’à aider à la revalorisation des jeunes qui ont des problèmes pour qu’ils puissent recommencer une nouvelle vie. « Tout le monde les marginalise, les exclut, les regarde comme des ordures, » ajoute Goubaud. « Néanmoins, ce sont des personnes bien intelligentes, bien créatives. Avec un peu d’attention, un peu d’opportunités, elles peuvent progresser et changer leurs vies. »

À travers, entre autres, des maisons de jeunes offrant des ateliers artistiques et sportifs, des sorties, des projets de micro-entreprises, ainsi que de l’appui psychologique à ses bénéficiaire, APREDE utilise une méthodologie qui valorise l’emploi positif du temps libre et enseigne des connaissances qui permettront aux jeunes de s’insérer au marché du travail, permettant une meilleure estime de soi.

Membre de gang un jour, membre de gang toujours? Il semble qu’une déconstruction de ce paradigme soit possible, un pas à la fois. Au moins, une lueur d’espoir existe pour ces jeunes pour qui la réinsertion sociale ne constituait même pas une option auparavant.

Jouer

Mai/juin 2006

Luc Bélair fait pivoter un bâton de hockey sur son menton et jongle avec aisance. Des rires d’enfants groupés autour de lui fusent en chœur. C’est comme ça que le coopérant canadien du programme Uniterra établit le contact avec les enfants guatémaltèques avec lesquels il travaille.

« Il est drôle! » s’esclaffe un groupe de fillettes de l’école primaire San Juan de Argueta profitant des initiatives du conseiller en sport, culture et jeunesse. Avant l’arrivée de Luc au Guatemala, les enfants du village n’avaient pas accès à une diversité d’équipement récréatif, seulement à un terrain de basket-ball qu’ils devaient partager avec des commerçants. Maintenant, ils peuvent découvrir, entre autres, le hockey, le badminton, le jonglage et plusieurs jeux de société grâce au coopérant, qui collabore avec le Ministère Culture Sport pour les équiper en matériel récréatif. Le matériel est rangé dans une petite maison peinte en vert aqua qui constitue le centre communautaire APIMA (Asociacion Pluri e Intercultural Mesoamericana.)

« L’idée, c’est de développer des projets
de sport, loisir et culture
où l’accès à l’activité est plus
fraternel, plus sympathique, plus intéressant. »

Dans la cours du centre, les enfants apprennent à jongler avec Luc. Mais les fillettes sont plus timides que les garçons, qui se lancent rapidement sur les nouvelles balles colorées pour apprendre à jongler. Elles auront besoin davantage d’encouragement pour développer de l’initiative, car les inégalités entre garçons et filles, qui sont, entre autres, encouragées aux tâches domestiques avec plus de ferveur que leurs frères, sont ancrées dans les mentalités dès le jeune âge.