Un mardi après-midi de mai,  après une journée de cours à la ENRO (École Normale Régionale  de l’Occident) il pleut à boire debout. C’est normal durant l’hiver  au Guatemala : les avant-midi sont habituellement ensoleillés, mais  les après-midi sont difficilement supportables sans parapluie. Pour  échapper au déluge, et pour s’amuser, une vingtaine de jeunes se  sont regroupés au centre récréatif de l’école, une initiative  d’un coopérant canadien du programme Uniterra, Luc Bélair. 
« Le salon récréatif, c’est  un lieu pour se divertir et pour apprendre. Avant, on avait seulement  le terrain de basket, mais on finit par se lasser d’un sport. Maintenant,  nous avons l’opportunité de découvrir de nouvelles activités, »  explique Mario Jacinto Matóm, étudiant de 14 ans.  « Ça permet  de développer les capacités intellectuelles. Il y en a qui n’ont  pas la possibilité de faire ce genre d’activité et sombrent dans  la délinquance ou la dépendance envers les drogues. Quand on joue,  on ne pense pas à faire des mauvaises choses, » ajoute-t-il après  une partie d’échecs. Cette journée-là, une dizaine de jeunes ont  été initiés au jeu, mettant leur concentration au défi.
je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec
eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et donner accès à
de l’équipement sportif et récréatif à travers le salon.»
Les étudiants ont également  accès à de l’équipement sportif, dont des bâtons de hockey (sport  nouveau pour la plupart d’entre eux), des balles de jonglage, des  bâtons du diable, deux tables de ping-pong, plusieurs jeux de société,  etc. « Les jeunes n’[avaient] pas accès à beaucoup de choses ici.  Quand je suis arrivé pour les appuyer, j’ai élaboré un plan avec  eux pour améliorer les installations sportives et récréatives et  donner accès à de l’équipement sportif et récréatif à travers  le salon, » explique le coopérant. Pour créer le salon, il a demandé  à la direction un accès à un grand atelier qui a été divisé en  deux, permettant l’implantation d’un lieu physique où les jeunes  peuvent venir se détendre et apprendre de nouvelles choses. « C’est  peu d’équipement, mais ça profite à tout le monde, » ajoute le  conseiller en sport, culture et récréation.
La ENRO est une école  de pensionnaires qui accueille environ 500 élèves du secondaire. Les  élèves sont tous d’origine indigène, provenant de groupes Mayas  tels les Tz’utujils, Quichés, Mams, Kakchikels… Les élèves de  12 à 15 ans bénéficient de cours d’éducation physique, mais les  plus vieux, non. Comme les élèves passent la majorité de leur temps  sur le campus de la ENRO, le besoin de ressources récréatives  se faisait d’autant plus criant.
« J’ai l’impression que  [ce projet] a beaucoup ouvert leurs esprits. Dans le domaine social  [les résultats] sont difficiles à quantifier. Mon projet, c’est  au niveau de la participation- c’est plutôt qualitatif, » explique  le coopérant. « Je pense qu’il y a plusieurs jeunes qui se sont ‘dégênés’.  Il y a plusieurs filles qui se sont plus intégrées au sport. » 
En ce moment, les jeunes ont accès au salon deux à trois fois par semaine sous la supervision de Bélair. Néanmoins, le coopérant a comme objectif de former des jeunes moniteurs qui pourraient superviser l’équipement et les lieux. Ainsi, les étudiants auraient accès au centre à chaque jour. Et les après-midi de pluie seraient moins longs…
 
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