Wednesday, December 22, 2010

Les infections au « feu sauvage de l’amour » à la hausse

Kinia Adamczyk/Agence QMI

L’herpès génital peut être contrôlé, mais pas guéri,
grâce à des médicaments antiviraux vendus sur
ordonnance. Photo : Archives
Bien que le nombre de cas diagnostiqués d’herpès génital soit en hausse, cette infection transmise sexuellement n’est toujours pas spécifiquement ciblée par une campagne de santé publique au Canada, révèle une enquête de l’Agence QMI.


Les personnes qui ne sont pas diagnostiquées sont à l’origine de 70 % des nouvelles infections, selon un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).

Des lésions douloureuses et contagieuses dans la région ano génitale sont les symptômes les plus courants de cette infection transmise sexuellement (ITS), affectant entre 20 et 30 % des Canadiens adultes.


Elizabeth, qui a préféré garder l’anonymat, a été infectée par un homme qui avait subi des tests et pensait n’avoir aucune ITS, son médecin lui ayant dit qu’il était « clean ».

« Je croyais … que je passerais le reste de mes jours toute seule, que personne ne m’aimerait à cause de ce virus en dedans de moi, que ma vie sexuelle était finie », raconte Elizabeth, qui a reçu le diagnostic d'herpès de type 1.

« Je ne savais pas ce que j’avais… Le premier médecin que j’ai vu non plus. Il a tout simplement prescrit une crème contre les irritations. C’est après avoir pris quatre jours de congé, parce que je ne pouvais pas marcher, que ma patronne m’a dit par courriel que c’était peut-être de l’herpès. »

L’herpès génital (VHS) est causé par une infection au virus simplex de type 1 ou de type 2. Il ne fait pas partie de la batterie de tests subis lorsqu’on demande de dépistage des ITS à son médecin.

Elizabeth a finalement reçu son diagnostic après avoir insisté à plusieurs reprises pour avoir un test sanguin chez plus d’un médecin.

Les tests sanguins peuvent coûter jusqu’à 240 $ en clinique privée. Ils ne révèlent pas toujours avec fiabilité la présence du virus, surtout lorsque ce dernier est à l’état latent, explique le Dr Marc Steben, de l’INSPQ.

« Il y a beaucoup de faux diagnostics positifs. Chez quelqu’un qui n’a jamais eu de lésions génitales, c’est difficile à interpréter », dit-il. En effet, le moyen le plus sûr pour détecter la présence du virus est d’effectuer une culture prélevée à partir des lésions. Mais à ce moment-là, il est déjà trop tard pour la prévention.

Comme il n’existe pas de vaccin et compte tenu du manque de ressources pour offrir des diagnostics fiables et un suivi adéquat, certains experts mettent en doute l’utilité d’une campagne de santé publique et d’un dépistage systématique des porteurs asymptomatiques.

L’herpès génital peut être contrôlé, mais pas guéri, grâce à des médicaments antiviraux vendus sur ordonnance.

Le fardeau économique de l’herpès génital pourrait atteindre les 98 millions $ annuellement au Canada. L’INSPQ estime que « ces coûts représentent une raison supplémentaire pour analyser les aspects coûts/bénéfices des différentes options de diagnostic et traitement, et justifient de considérer sérieusement d’intensifier la prévention. »
Pour sa part, Elizabeth a fondé un groupe de soutien pour appuyer les gens affectés par l’herpès 1 et 2 à Montréal, qui se réunit une fois par mois.

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2 comments:

tigeezzzz said...

Bonjour,

Félicitations pour votre article.

Je vis moi même avec l'herpès et cherche à rentrer en contact avec un groupe de support.

Avez vous des informations supplémentaires pour qu'on puisse contacter ''Élizabeth'' pour assister à ce groupe de support?

Merci

Kinia said...

Oui, je vous invite à visiter http://www.meetup.com/h-montreal/pages/herpes/?name=herpes
Bonne chance!

Kinia