Monday, February 07, 2011

Un grand entrepreneur poursuit Hydro-Québec

Andrew McIntosh et Kinia Adamczyk

Agence QMI
canoe.ca

Hydro-Québec n’aurait pas évalué correctement les
conditions de roc avant les travaux effectués
à la centrale de Pérobonka,  ce qui aurait engendré
des coûts supplémentaires.  (Photo: Reuters)

Un grand entrepreneur en construction de Chicoutimi dit qu’Hydro-Québec refuse de payer la somme de 16,6 millions $ pour du travail effectué à la centrale de Péribonka entre 2005 et 2007. Il entreprend maintenant un recours judiciaire pour se faire payer.
Hydro-Québec n’aurait pas évalué correctement les conditions de roc avant les travaux effectués à la centrale de Pérobonka, ce qui aurait engendré des coûts supplémentaires. (Photo: Reuters)Dans des documents déposés en Cour supérieure du Québec, Inter-Cité Construction ltée (ICCL) reconnaît avoir subi des délais et des coûts supplémentaires sur ce projet d’envergure, mais l’entreprise blâme les fonctionnaires d’Hydro-Québec responsables du contrat et les ingénieurs pour avoir donné des informations inexactes sur le type de roche sur le site du barrage.


La vice-première ministre Nathalie Normandeau a déjà salué l’entreprise Inter-Cité à l'Assemblée nationale, affirmant qu'elle était parmi les « grands entrepreneurs qui ont développé une expertise qui fait l’envie de bien des régions au pays ».
Cependant, Inter-Cité allègue aujourd’hui que le refus obstiné d'Hydro-Québec de payer ses factures, de même que les coûts supplémentaires engendrés par les erreurs de la société d’État, ont injustement imposé « des pressions financières importantes » sur son exploitation.
Ni Hydro-Québec ni l’entreprise de construction du Saguenay qui est reconnue depuis plus de 50 ans comme une spécialiste dans les grands projets de génie civil, n’ont voulu parler du différend qui est devant les tribunaux.
Le directeur général d’Inter-Cité, Nicolas Riverin, n'a pas nié qu'il était très inhabituel pour une entreprise de construction d'envergure comme la sienne de poursuivre Hydro-Québec dans le but de se faire payer.
Hydro-Québec n'a pas encore déposé une défense et selon un document de cour, la société d’État peut attendre jusqu’au 15 octobre 2011 avant de donner sa version des faits. Chaque partie devra prouver ses allégations lors d’un éventuel procès, qui n’est pas attendu avant 2012.

Inter-Cité a remporté en février 2005 un contrat sur appel d’offres d’une valeur de 41,4 millions $ pour travailler sur le projet hydroélectrique de la Péribonka. Le projet s'est terminé en 2008.

L’entreprise a été confrontée à des difficultés sur le terrain dès le début des travaux, indiquent les documents judiciaires déposés par les avocats d’Inter-Cité.

« Dès le début des travaux, ICCL rencontre des conditions de roc considérablement différentes de celles annoncées dans les documents d’appels de soumissions, lesquelles auront des répercussions tout au long des travaux », écrivent les avocats de la compagnie.

La compagnie a dû consacrer au moins 22 jours de travail supplémentaires pour terminer le projet et affirme que cela lui a coûté une somme supplémentaire de 14,5 millions $, plus les intérêts qui s’élèvent à 3,1 millions $. Hydro-Québec a approuvé un seul ordre de modification de contrat (un avenant) pour la somme de 1 million $ et n’a pas répondu aux autres demandes de paiements supplémentaires, avance l’entreprise.

Inter-Cité a déclaré que ses coûts supplémentaires comprennent une somme de 3 086 722 $ en salaires et 404 191 $ en béton additionnel. Inter-Cité dit avoir dû travailler de façon inattendue au cours de l'hiver en raison des retards, ce qui a ajouté une somme de 607 278 $ aux coûts.

Tout cela parce qu'Hydro-Québec n'a pas évalué correctement les conditions de roc, « avec le résultat que sa conception de l’ouvrage, les méthodes d’exécution prescrites au devis et son échéancier ne concordaient pas avec les conditions réelles du roc », écrivent les avocats de la compagnie.

Hydro-Québec a même menacé d'annuler le contrat « de façon surprenante, inattendue et abusive » au cours d'une réunion en 2005 afin de discuter des retards, malgré ce que Inter-Cite qualifie « d’efforts considérables » pour respecter les délais et assurer la qualité.

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