Andrew McIntosh et Kinia Adamczyk
 |
| Le maire de Laval, Gilles Vaillancourt. © Agence QMI |
Le surplus de 1,3 million $ est révélé dans les états financiers détaillés que le Parti PRO des Lavallois a déposés auprès du gouvernement du Québec.
Comme dans d'autres villes et villages de partout au Québec, les partisans du maire de Laval comptent plusieurs donateurs dont les entreprises ont des contrats lucratifs avec la ville.
Le maire Vaillancourt, qui est au pouvoir depuis 1989, a dirigé Laval alors que la ville a connu un intense développement au cours des 22 dernières années, devenant l'une des villes les plus importantes du Québec.
Sa population atteint maintenant 395,000 personnes.
Des millions en contrats
L'examen par l’Agence QMI de la provenance des fonds de campagne du parti PRO des Lavallois montre que l’argent provient en partie de plusieurs dirigeants d’entreprises de construction de Laval et de cabinets d’architectes (ainsi que de leurs conjoints, parents et employés), qui ont obtenu des millions $ en contrats de la ville. Tous les dons ont respecté les limites légales. VOIR AUSSI : Dons, contrats et rezonages à Laval
Certains donateurs comme l'architecte Guillermo Farregut et Mike Mergl de Constructions Mergad disent qu’ils veulent ainsi appuyer le processus démocratique et les politiciens dans leur ville.
Robert Lapointe de Construction Arctic Beluga, précise de son côté que ses entreprises répondent à des appels d’offres publiques dans plusieurs villes. Il a refusé de discuter les dons de sa famille.
Aucun favoritisme
L'administration Vaillancourt affirme ne faire preuve d’aucun favoritisme auprès des donateurs, disant que tous les contrats sont attribués à la suite de soumissions publiques, soumissions sur invitations, ou en conformité avec la réglementation de la ville.
«Il y a aucun lien entre dons et contrats,» dit le porte-parole du maire, Jean-Maurice Duddin. Il ajoute que de nombreuses sociétés qui ne font pas de contribution politique obtiennent des contrats à Laval.
Me Jean Bertrand, un Lavallois et avocat-conseil chez Dunton Rainville depuis 2006, est le responsable de la collecte de fonds du PRO Lavallois. Il est aussi trésorier et le conseiller juridique du parti.
« Il y a juste moi qui fait de la sollicitation, pas le maire ni les autres élus. Je ne fais aucune promesse, ni aucune pression », assure Me Bertrand, qui dit être agent officiel depuis 1984.
« Mais si eux (les donateurs), ils pensent que ça peut leur donner quelque chose de plus, tant mieux. Moi, je ne leur dirai pas le contraire. Je ne veux pas vendre moins de billets » ajoute Me Bertrand, en riant.
Même s'il affirme que le maire ne fait aucune sollicitation, c’est la signature électronique de Gilles Vaillancourt lui-même qui apparait sur les lettres de sollicitation expédiées par Me Bertrand aux donateurs potentiels. Le maire, toutefois, ne connait pas ni le nombre de récipiendaires, ni leurs noms, dit M Duddin.
Me Bertrand a aussi dit respecter toutes les lois et les règles du financement politique. Il déplore le cynisme croissant du public à l’endroit des élus et concernant le financement politique. Me Bertrand ajoute que lui et le parti ont fait l’objet d’une vérification du Directeur général des élections au moins quatre fois au cours des dernières années sans être accusés de quelque infraction que ce soit.
--------------------------------------------------------------------------------
Cocktail-bénéfice
Un cocktail-bénéfice pour le PRO des Lavallois qui a été tenu à l’Hôtel Sheraton de Laval en juin 2009 a rapporté $145,000 pour le parti du maire Gilles Vaillancourt, selon des documents du parti.
Me Jean Bertrand, le responsable du financement du PRO Lavallois, a vendu 919 billets à 250 $ l’unité, pour un total de 229,750 $.
Après avoir payé la nourriture et les boissons pour le cocktail, le parti de Me Bertrand a inscrit un profit net de 145,000 $ pour une future campagne électorale du maire Vaillancourt et les membres de son équipe.
Une dépense de 55 000$ pour une partie de sucre
Il y a tellement d'argent dans les coffres qu’en mars 2009, le Parti PRO des Lavallois (Équipe Vaillancourt) a dépensé 55,800 $ pour une partie de sucre pour les membres et les sympathisants de son parti politique.
Le parti a payé pour toutes les dépenses, selon les documents financiers.
Le parti politique a dépensé 36,351 $ en nourriture et boissons à la cabane à sucre Constantin à Saint-Eustache. Il a dépensé un autre 19,452 $ pour le transport, indiquent les documents.
Organisée par l'avocat Jean Bertrand, avocat-conseil de la firme Dunton Rainville de Laval (qui est aussi l’agent officiel du parti et trésorier), la partie de sucre s’est déroulée le 13 mars 2009.
Le Parti PRO des Lavallois a facturé 16 $ pour participer à la partie de sucres en 2008, ce qui a permis de recueillir 28,288 $ sans émettre de reçus, en raison de la vente de 1,768 billets, montrent les rapports financiers.
--------------------------------------------------------------------------------
Enveloppes
Au mois de novembre dernier, le maire Gilles Vaillancourt a été accusé d’avoir offert des enveloppes pleines d’argent au candidat du Parti québécois Serge Ménard en 1993 et au député libéral Vincent Auclair en 2002, pour aider au financement de leurs élections.
Même si M. Vaillancourt a nié avec véhémence, le premier ministre Jean Charest a demandé à la Sûreté du Québec de faire enquête.
En entrevue avec l’Agence QMI, Me Jean Bertrand a dit croire que M. Vaillancourt disait la vérité.
No comments:
Post a Comment